VALORISER LA TERRE POUR BOOSTER LA SECURISATION FONCIERE

Depuis quelques années, les interventions du LADEC se sont davantage concentrées sur des thématiques telles que la certification foncière et la gestion des conflits fonciers. Malgré l’importance de ces thématiques, notamment en ce qui concerne le renforcement de la sécurité des droits détenus sur les terres, il se remarque encore une hésitation à recourir aux dispositifs mis en place. LADEC explore des voies en rapport avec la valorisation de la terre à travers son exploitation efficace et productive.

Dans ses tentatives d’expliquer cette situation, LADEC n’exclut pas les aspects liés à la productivité de ces terres faisant l’objet de certification. L’idée est, entre autres, que les propriétaires non satisfaits de leurs productions ne seraient, par conséquent, que peu motivés à faire certifier leurs propriétés. Pour répondre à cette préoccupation, LADEC explore des voies liées à la valorisation de la terre à travers son exploitation efficace et productive.

C’est dans cette optique que le Projet Prévention et Résolution des Conflits Fonciers a pris l’initiative d’établir des synergies avec les intervenants en matière de protection du sol et l’augmentation de la productivité agricole de sa zone d’action pour, notamment, lancer une nouvelle technique de culture du manioc sur quelques collines pilotes.   

Quid de cette technique?

Cette technique culturale consiste à creuser un fossé vaste de 2  à 3 mètres de côté selon la fertilité du sol ou une tranchée selon la pente du terrain. On charge ces fossés de matières organiques facilement décomposables pour produire la fumure nécessaire et assurer la protection phytosanitaire des boutures de manioc.

Démonstration dans un champ au siège du LADEC

Il faudra attendre 3 semaines après la préparation de la fumure pour pouvoir planter la bouture de manioc dans le fossé. En guise d’expérimentation,  deux ménages ont été ciblés parmi ceux des membres des conseils des notables dont un ménage représenté par une femme, membre dudit conseil. Pour ce faire, une colline par commune de la zone  d’intervention du projet a été choisie et les résultats seront disséminés dans les autres ménages/collines, le moment venu.Les participants avec l’équipe de l’ADP (Artisans de Paix)

Les avantages de cette technique culturale simple mais bien productive et efficace sont, entre autres, une récolte abondante car une seule bouture produit plus de manioc que plusieurs boutures plantées suivant  la technique habituelle. Concrètement, on peut récolter de 60 à 100 Kg à partir d’une seule bouture comme le démontre l’expérience de l’ADP qui appuie LADEC dans cette initiative. Plus avantageux encore, le manioc planté avec cette innovante technique peut résister à la sécheresse, permettant ainsi une culture tout au long de l’année.

En outre, cette technique n’est pas nuisible à l’environnement car la fumure utilisée ne nécessite  pas d’engrais chimiques mais plutôt des résidus de plantes. La décomposition de ces résidus enrichit le sol sans détruire les espèces d’êtres vivants du sous-sol.

La réussite de cette initiative culturale permettra de valoriser la terre  ce qui, nous espérons,  augmentera le taux de certification foncière. En effet, celui qui aura remarqué la valeur productive de la terre à sa disposition sera plus enclin à sécuriser ses droits.

Aujourd’hui, la collaboration avec certains intervenants en matière d’innovations agricoles en vue de l’augmentation de la productivité du manioc représente une plus-value du point de vue gestion foncière. LADEC espère que la pratique d’une agriculture innovante valorisera la terre, constituant  ainsi l’un des moyens potentiels de pousser les ayants droit  à sécuriser leurs propriétés.

L’adoption de nouvelles techniques culturales innovantes aboutira à une productivité remarquable du sol, ce qui  valorisera davantage les propriétés foncières. Il en découle que cette valorisation à travers l’augmentation de la productivité  pourrait induire une impulsion importante dans l’éveil des consciences en faveur de la certification des terres.  Sachant que la terre est véritablement productive et a donc une valeur ajoutée, la population de la zone d’action s’efforcera de plus en plus de la sécuriser, contribuant ainsi à la prévention et à la réduction des conflits fonciers.

LADEC espère qu’avec de telles activités, de plus en plus de propriétaires feront de la sécurisation foncière une priorité.  Le taux de certification augmentera considérablement dans la zone d’action, permettant ainsi de progresser vers notre vision : « Nous voulons une société prospère, paisible et juste grâce à un accès équitable aux ressources et aux opportunités de développement ».